Ahhhhhh, l’Ostein !
Cette ferme-auberge est avant tout une ferme dans laquelle il est possible de se restaurer, en prenant soin de téléphoner auparavant pour savoir si un repas chaud peut vous être servi. Ce lieu, littéralement hors du temps, est resté dans son jus. A l’extérieur, un capharnaüm agricole : engins, tas de bois multiformes, palettes, accès au grenier à foin pour le moins original, abreuvoir, seaux bariolés… Et devant l’entrée, des tables et bancs attendent les randonneurs de passage.
Des soucis (les fleurs) apportent quelques taches de couleur tandis qu’un bac, ancien lavoir alimenté en continu par une conduite d’eau fraîche sert de frigo pour les bouteilles immergées dans tous les sens. Rustique certes, mais efficace quand il fait chaud.
A l’intérieur, un long couloir s’emmanche à droite pour vous faire découvrir, dans un subtil clair-obscur, une salle aux boiseries d’époque : du Bruegel en live… A gauche, l’œil habitué à l’obscurité distingue un ensemble d’éléments devant constituer une cuisine comme vos grands-parents pouvaient l’avoir connue. Il y a longtemps. Une silhouette s’y affaire, doucement, presque discrètement.
La discrétion est d’ailleurs la marque des maîtres des lieux. Serge Luttenbacher exploite la ferme-auberge avec l’aide de son père Jean, ancien bûcheron, 85 années au compteur et toujours bien gaillard à l’abri d’une silhouette un peu voutée. Aucun n’est volubile, mais ils habitent bel et bien le lieu en lui donnant une véritable âme.
Autour de la ferme, une vingtaine de hectares sur lesquels évoluent une quinzaine de vaches et veaux. Tandis que 4 cochons grognent dans la porcherie.
Les parents de Serge ont repris l’établissement à la commune dans les années 1970. Aujourd’hui, il poursuit l’aventure avec une réelle détermination et une belle modestie. Et plein de questions sur l’avenir.
Mais, derrière son silence digne d’un ermite, nous entendons plein de questions sur l’avenir.