La Table du Schnepfenried
Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !
Le bon côté de la tradition – printemps 2022
Dès l’arrivée à l’auberge, on ressent que la qualité d’accueil, l’esprit chaleureux, l’authenticité du sourire, sont sincères et très important pour les Deybach du Schnepf.
Bien que le marcaire soit affiché sur le menu extérieur à l’auberge, il disparaît sur les ardoises présentées aux tables. On comprend qu’ici, la propre production de la ferme est réellement mise à l’honneur : les fromages, le veau, la charcuterie maison…
Le presskopf, simple voire austère au regard (on reste sur les ingrédients de base de la tête du cochon), révèle toute l’authenticité des saveurs. Le lard très maigre (on peut préférer quand il est plus gras) nous propose une texture soyeuse et joue sur des arômes qui se complètent agréablement : le gout fumé, la saveur juste salée, la pointe de coriandre…
Le munster coiffé, rime avec générosité. On n’économise pas sur le fromage ce qui nous donne un plat équilibré à fort caractère.
L’escalope de veau est cuite avec une précision parfaite. Juste rosée comme il faut et tendre à souhait. La crème aux champignons qui l’accompagne rehausse bien le plat : eh oui ! c’est la crème de la ferme et cela change tout !
Les fromages nous ravissent par leur diversité et leur goût bien spécifique : la tomette nature présente une belle personnalité ; parfumée aux graines de moutarde, elle gagne en saveurs ; rehaussée d’ail des ours de la saison, elle excite les papilles.
Pour conclure, nous goutons la glace vanille de la maison, réalisée le matin même : un vrai délice gourmand.
Nous attribuons sans hésiter une 3ème clarine et une 3ème tête à la ferme-auberge du Schnepfenried.
Un accueil toujours aussi souriant – Printemps 2017
L’accueil de Madame Deybach est souriant et sympathique. Avec l’apéritif, nous nous autorisons une planchette avec un lard (trop ?) maigre goûteux et un bargkass agréable. Bien que nous soyons tôt dans la saison, nous avons le choix : Soit le kassler, d’un cochon de l’élevage Pierré. Soit les Fleischkiechlas qui en fait se présentent comme des « Fleischbollas ». Un très contemporain burger en boule en quelque sorte… Le bœuf haché est bien épicé et les roïgebrageldas d’une texture agréable, entre le côté un peu fondant et des lamelles plus consistantes. Nous regrettons que les boulettes de viandes soient accompagnées d’une « sauce forestière » dont l’origine semble bien éloignée de la ferme. Pourquoi donc ne pas réaliser des fonds de sauce maison ?
Nous maintenons les 2 clarines.
1ère visite
Le repas.
Pour faire dans le « déjà vu 100 fois », le traditionnel marcaire reste une possibilité de se nourrir.
Fort opportunément, Marie-Eve et Yves proposent de vous régaler chaque jour d’une spécialité différente, réalisée selon les produits frais disponibles. Aujourd’hui, la carte prévoit un baekaoffa composé classiquement de bœuf, de porc et d’agneau.
Les viandes sont bien fondantes (sauf le cochon) et les pommes de terre enrichies de carottes et poireaux, onctueuses à souhait. L’ensemble est parfumé avec justesse: marinade, genièvre, girofle et coriandre… Ce plat est précédé d’une soupe de légume ou d’un preskopf accompagné de crudités d’une belle fraicheur. La patte artisanale est bien présente dans ce plat rustique, équilibré et goûteux : le secret ? Ne le répétez pas mais le boucher-maison y incorpore de la joue de bœuf fondante !
Les fromages sont moins convaincants. Le munster est trop salé et manque cruellement d’affinage. Il est vrai qu’en fin de saison estivale, la production a du mal à suivre. Alors se pose la grande question : faut-il privilégier les fromages servis à la table de l’auberge ou bien développer la vente à emporter qui constitue bien sûr un revenu complémentaire non négligeable, au détriment du plaisir de nos papilles hélas.
Le Bargkaas est sans intérêt. Ce sont les desserts qui redressent l’image des produits laitiers. Le Siaskaas (fromage blanc du jour sucré et aromatisé au kirsch) comme la chantilly maison sont remarquables.
Côté vins.
Quand on s’étonne de la richesse de la carte des vins, Yves sourit : sa sœur est sommelière dans un bel établissement alsacien et contribue activement aux choix des vins. Pas moins de 5 domaines se disputent les Alsace.
Le domaine du Kehren -Denis Meyer – de Voegtlinshoffen, Willy Wurtz de Mittelwihr, la Cave de Turkheim et le Domaine Schlumberger de Guebwiller pour les vins tranquilles, Buecher et Fils de Wettolsheim pour le crémant.
Le Riesling générique de Denis Meyer est bien sec et tendu avec la droiture attendue pour ce cépage. Peut-être manque-t-il d’élégance et de matière ? En revanche, son pinot blanc est charnu, sur des arômes de fruits à chair blanche, avec de la richesse et une certaine finesse.
Les vins rouges ne sont pas en reste, tant par leur variété que leur qualité. Le Domaine de la Chaumière en Beaujolais y côtoie la Ferme St Martin pour les Côtes du Rhône, le Côte de Bourg du château Bruslécaille aux notes de fruits rouges et tanins bien fondus et le superbe Château de La Liquières en Faugères avec sa cuvée « les Amandiers » issue de carignan, syrah, grenache et mourvèdre sur un grand terroir de schistes. Bref de quoi régaler son palais.
En conclusion.
Cette ferme-auberge, n’est certes pas perdue au fond de la montagne et les convives y sont nombreux. Sa salle est vaste et nous rappelle une belle brasserie en ébullition. L’accueil y est attentionné et chaleureux. La table est bonne, gouteuse et authentique. Enfin, la carte des vins vaut le détour.
Parmi les autres plats possibles :
Sauté de bœuf et spatzlas
Tourte crudités
Kassler et roïgebragelda
Filet mignon de porc, sauce crème
Côtelettes «Grand Mère»
Munster coiffé accompagné de lard ou charcuteries
Cochonnailles (en octobre et novembre)