La Table du Musmiss
Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !
Le repas – Été 2017
Nous entrons dans un décor, rustique bien sûr, sur base de cohabitation entre pierre et bois, agrémenté des inévitables cloches ou clarines. Plus surprenante dans ce cadre, la touche kitch de quelques kelches plus ou moins baroques qui habillent quelques murs, que l’on sent pourtant authentiques, eux.
Après un accueil professionnel quoique distant dans un premier temps, la carte vous propose le « marcaire », et uniquement lui, sous toutes ses formes : l’archétype des fermes auberges traditionnelles.
La température extérieure nous pousse à demander le remplacement du potage fermier par une assiette de crudités et charcuterie qui remplit correctement son rôle d’entrée. Ensuite, la tourte est plutôt agréable et digeste et le collet fumé savoureux. Toutes ces viandes proviennent du boucher de Soultzeren, village voisin certes.
Mais alors pourquoi ne pas mettre d’avantage à l’honneur les plats issus des produits de la ferme : tous les fromages, et ils sont goûteux – surtout la tomette au cumin bien affinée, ou le siaskaas moulé à la louche – et les viandes bovines ?
L’échange avec le couple aubergiste, nous confirme qu’ils ne font que répondre à la demande perpétuelle du public : «le repas marcaire». D’un autre côté, il se refuse de servir de l’emblématique tarte aux myrtilles en dehors de la courte saison, fait rarissime pour être signalé.
La culture du paradoxe jusqu’au bout…
Heureusement qu’en s’y prenant à l’avance, les groupes peuvent commander des menus plus variés, liste dans « autres plats possibles ».
Côté vins.
Autant la carte des mets est monolithique, autant celle des vins est variée. Si vous avez la chance qu’on vous la propose… Nouveau paradoxe !
Premier constat : le bio est omniprésent. En Alsace, la Cave de Turkheim rivalise avec le domaine Pierre-Henri Ginglinger à Eguisheim, dans lequel M. Baumgart a planté des vignes dans une vie précédente.
En vins rouges l’offre est vaste. On y retrouve la Famille Arnoux et son éternel « Vieux Clocher », mais ici sous la forme d’un Côteaux du Ventoux. Un autre Ventoux, bio cette fois, le Domaine de l’Auvière de l’alsacien émigré Alain Zimmerlin. Cette région est encore enrichie par 2 Côtes du Rhône, Les Coudriers des Vignerons de l’Enclave des Papes, et le Domaine de la Lyre, un assemblage Syrah/grenache de Philippe Mathis à Pouzihlac. Le Château Piochet en Bordeaux Supérieur (cabernet sauvignon/merlot) et le Graves de Philippe Coste complète la gamme.
En conclusion.
Une ferme-auberge qui se plait à rester dans la tradition et une simplicité de l’offre quotidienne. On y vient pour manger le « marcaire » et faire une halte revigorante.
Parmi les autres plats possibles :
Les fleischnackas
Le bekaoffa
Le civet de biche
Les bouchées à la reine
Le rôti de veau