La Table du Markstein
Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !
Sans émotions – Printemps 2023
Nous parlions, lors de notre 1ère visite, en été 2021, de l’arrivée de l’humain au Markstein ; nous prévoyions d’y retourner avec plaisir afin d’y déguster davantage de produits issus de la ferme.
Le plaisir s’est effacé dès l’accueil, indifférent et terne. Il a disparu définitivement à la lecture de la carte plastifiée : repas marcaire (25€) ou menu de la ferme, les pommes de terre coiffées (23€).
Les 20 clients attablés, dans cette salle sans âme, ont tous choisi…le repas marcaire dans lequel il n’y a quasiment aucun produit de la ferme. Les fausses traditions ont la peau dure.
Le « menu de la ferme » démarre par le Presskopf fade et sans relief qu’on pourra acheter chez n’importe quel boucher. La terrine quant à elle reste bien aromatique et rustique à souhait.
Suivent les pommes de terre coiffées. Nous y trouvons enfin un produit de la ferme : le fromage. Ce plat est lui aussi sans émotions, insipide, plat, terne.
On pourra utiliser les mêmes qualificatifs pour décrire le service et l’ambiance générale de cette maison. Sans émotions.
Lorsque nous évoquons l’engouement pour le repas marcaire, Christian, impassible, indifférent et blasé nous répond « Vous savez, y en a qui vous aiment pas ; et vous pouvez écrire ce que vous voulez, nous on s’en fout » ». Nous aurions pu lui répondre que l’inverse est tout aussi vrai…Est-ce de l’intimidation ? Il est vrai que nous sommes à quelques encablures du Treh…
Même ces propos ont été assénés sans aucune émotion.
Nous passons notre évaluation, sans émotion, de 3 à 1 clarine et restons avec une grande mansuétude à 2 têtes.
Le repas – Été 2021
La carte retrace l’histoire de la ferme et indique clairement l’origine des produits. Elle est identique (en attendant) à celle du Drumont : Les fromages étant issus de la ferme, les viandes et charcuteries provenant de la boucherie Laurent au Thillot, à partir ou non des bêtes des Deybach. En effet, le cheptel est modeste et ne permet pas d’assurer l’approvisionnement de toute la saison.
Le passage à table de Christian a permis de constater sa légendaire discrétion et sa grande affabilité ; il n’a guère eu le temps d’échanger car les foins n’attendent pas !
L’accueil de sa fille Laura est efficace, souriant et avenant. Nous formulions le vœu qu’elle suive les traces des parents. C’est en bonne voie d’autant plus que c’est aussi l’objectif de son compagnon.
Au menu, la même carte : l’incontournable marcaire, les Lawerknépflas et les pommes de terre coiffées.
Pour l’entrée, la terrine de Christian équilibrée et aromatisée à souhait, la tourte à la texture aérée avec une belle mâche.
Suivent les Lawerknépflas délicieusement fondantes, assaisonnées avec un assemblage d’herbes et d’oignons, donnent en bouche un festival de saveurs. Les roïgebradeldas sont moelleuses et grillées à souhait.
Un seul regret : le pain qui n’est pas à la hauteur de cette cuisine rustique et authentique.
Suivent un Munster affiné de 3 semaines onctueux et prometteur et un Bargkaas de 4 mois qui manifeste une force toute en délicatesse.
Pour terminer, une belle tarte aux myrtilles, annoncées clairement congelées…et un Siesskaas à l’équilibre parfait.
Les vins
La carte est restée identique. Nous passerons rapidement sur les vins d’Alsace du domaine Marschall à Houssen, pour nous concentrer sur ceux de Maurice Schueller de Gueberschwihr. Son Edelzwicker est joliment floral, marqué de notes de fruits blancs et jaunes. Il accompagne sans retenue les plats de l’auberge.
La carte des vins rouges est bien équilibrée : un classique, le Beaujolais de Louis Tête ; un incontournable, le Vacqueyras de Fontsimple ; un Bordeaux, Château Charron. Nous avons beaucoup aimé le Côtes du Rhône rouge de Bernard Chabran. Vinifié à partir de Grenache majoritaire, de Syrah, et Mourvèdre, l’Oustau des Lecques, est délicieusement fruité, sur des notes de fruits rouges mûrs et de garrigue légèrement fumée. Un vin gourmand qui accompagne agréablement les plats canailles.
En conclusion
Nous ne pouvons que répéter ce que nous disions au Drumont : droits dans leurs bottes. Les Deybach (Christian, Viviane et Laura) poursuivent leur engagement avec deux objectifs : continuer à faire bien leur travail et de proposer davantage de produits de la ferme, grâce à d’augmentation du cheptel. Cela permettra peut-être aussi de diminuer le poids du « fameux » repas marcaire qui représente encore 80% du choix des clients. Nous y retournerons avec plaisir !
Parmi les autres plats possibles : téléphoner avant…
♦ Rôti de veau
♦ Fleischnacka
♦ Tête de veau
♦ Pot au feu
A emporter :
♦ Bargkass
♦ Munster
♦ Tomette
♦ Lard fumé