La Table du Gustiberg
Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !
La résilience au Gustiberg – Ete 2023
C’est avec un immense plaisir que nous avons retrouvé ce lieu emblématique après cette période de COVID doublée de soucis personnels et familiaux.
Les ennuis volant en escadrille, Valentin Schubnel vient en plus de se voir retirer l’agrément « Ferme Auberge du Haut-Rhin ». Nous reviendrons sur ce point dans une prochaine newsletter.
Revenons aux plaisirs ; gustatifs d’abord avec l’inénarrable charcuterie. A l’instar de notre dernière visite, nous rappelons le gendarme de bœuf original et onctueux, le Mettwurst rustique et élégant, une saucisse de viande fondante, subtilement fumée, un lard délicat, juste tendre comme on le souhaite. Nous y rajoutons la saucisse de foie qui se caractérise aussi par sa rusticité. Le saucisson style chorizo est une belle découverte ainsi que la tranche de palette fumée délicatement. La saucisse noire est plus quelconque. Rappelons que le de porc provient de la ferme Jehl à Niffer – élevage sur paille et nourriture faite à base de céréales produites à la ferme.
La tomme à l’ail des ours très expressive et un munster puissant et crémeux (tous deux de la ferme Barb) complètent cette belle assiette.
Le steak de sangler est cuit avec une belle justesse ; juteux et tendre et fondant en bouche. Un vrai bonheur
Le second plaisir est celui de la rencontre avec l’authenticité et l’humain. Malgré les épreuves traversées Valentin fait preuve d’une belle résilience, épaulé par sa fille Elise, au caractère bien trempé et prête à prendre la suite avec son compagnon.
Nous formulons des vœux afin que ce lieu préservé des voitures et des touristes continue à vivre et se développer pour les plus grand plaisir des nombreux randonneurs et vététistes.
Si authentique et pourtant difficile – Automne 2020
Valentin Schubnel est toujours fidèle au poste, avec l’une de ses filles en cuisine. A un jet de pierre du lac du Ballon, le Gustiberg ne se situe pas sur un carrefour de sentiers très fréquentés. L’auberge tourne au ralenti et notre hôte est en plein questionnement sur son avenir. Il est bien obligé d’écouler les produits de sa ferme, tout particulièrement les viandes issues de son troupeau de vaches allaitantes. En parallèle aux activités de l‘auberge, il fréquente donc plusieurs marchés qui lui ouvrent d’autres horizons commerciaux. Ses filles qui envisageaient des activités autour de leurs chiens « Groenlandais » ont été freinées dans leur élan par le manque de neige de plus en plus récurant dans le massif vosgien. Bref l’optimisme n’est pas de mise au Gustiberg.
Et pourtant.
Le tandem poursuit opiniâtrement son travail d’accueil avec chaleur et bienveillance. La cuisine reste simple mais goûteuse et authentique.
La bière artisanale Humpaloch brassée à Lautenbach, les sets de table en matière recyclable, le choix de la provenance des carcasses de cochons, la ferme Jehl à Niffer, l’un des rares élevages alsaciens à soigner ses bêtes au grand air et sur la paille : toute la démarche est cohérente : proximité, saisonnalité et authenticité.
Pour commencer, l’assortiment de charcuterie reste à la hauteur de nos attentes : un gendarme de bœuf original et onctueux, un mettwurst rustique et élégant, une saucisse de viande fondante, subtilement fumée, un lard délicat, juste tendre comme on le souhaite.
Pour suivre, nous avons pu éviter le collet fumé au profit d’un superbe boudin accompagné des traditionnelles roïgebrageldas. La texture du boudin est belle, mais nous attendions un peu plus de caractère, d’épices de complexité.
Nous maintenons les 2 clarines et les 4 têtes de vache. Et surtout, nous vous encourageons à y aller ou à y retourner vite et nombreux pour valoriser les efforts de Valentin Schubnel. La ferme-auberge est ouverte jusqu’au 15 décembre, faites vite et elle rouvre, nous l’espérons, le 15 février 2021 !
1ère visite
Le repas.
Simplicité est le mot clé de l’auberge. En semaine, pas de carte. Rassurez-vous, vous y mangerez à votre faim, mais un peu comme quand vous débarquez chez des amis : ce sera un plat du jour goûteux, généreux et sans fioritures. Valentin est boucher : c’est lui qui transforme ses viandes et réalise de merveilleuses charcuteries à l’ancienne. C’est certainement pour l’authenticité de ses produits qu’il est sollicité par les marchés paysans d’Ammerschwihr ou d’Ensisheim.
La tourte est légère, avec une pâte feuilletée maison bien croustillante. La côte de porc façon cordon bleu au munster surprend par son moelleux et l’équilibre des saveurs.
Et l’excellent pain aux céréales est fabriqué sur place chaque matin.
En été, certes, on peut tomber sur une version minimaliste d’assiette froide.
On peut aussi regretter le manque d’informations affichées sur la provenance des produits. Mais la discussion rassure : les légumes sont d’Olivier Guthleben à Munwiller, les bovins proviennent de l’élevage du frère de Valentin un peu plus haut sur les chaumes, les porcs de la ferme ou d’un collègue voisin, et les volailles sont toutes issues de la ferme.
Côté vins.
La carte est inexistante. Les Alsace de Philippe Brun à Soultzmatt sont servis au verre ou au pichet. Bel Edelzwicker, bien structuré, « style pinot blanc », pinot gris honnête, pinot noir mais pas de riesling.
Le côte du Rhône est vraiment générique, sans aucun charme.
En conclusion.
Ici, rien de superflu. Une philosophie de l’authentique et du vrai que le couple aubergiste pratique sans en parler spontanément. Simplement parce que, pour eux, c’est normal et naturel d’agir ainsi.
Parmi les autres plats possibles.
Le bœuf gros sel
Les viandes fumées
La choucroute
Le gibier en saison
Le jambon braisé
Les bouchées à la reine