La Table de la Mexel
Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !
Le repas
Pendant l’apéritif, en l’occurrence une excellente bière blonde de la micro-brasserie artisanale de Quat’sous à Vecoux à côté de Remiremont, Brigitte passe dans la salle pour présenter l’éventuel menu. Pas sous la forme d’une carte, il n’y en a pas. Mais elle présente un plat profond dans lequel s’entassent de belles tranches de faux-filet : « c’est une génisse que nous venons de ramener de l’abattoir ». Difficile de trouver plus direct pour illustrer le concept « de la fourchette à l’assiette ». A côté de cela, il y a bien sûr tofailles, porc fumé (« de la ferme » précise Brigitte), burgers entièrement maison…. L’inconvénient de cette forme d’information c’est qu’aucun prix n’apparait, mais c’est tellement plus vivant : ma foi, ne pouvons-nous pas faire confiance à un paysan ?
Nous commençons notre déjeuner par une terrine de lapin aux pistaches. Sa teinte rosée claire nous la rend très appétissante. Sa texture souple et aérée est parfaite. Sa saveur joliment équilibrée respecte la délicatesse du lapin relevé par quelques épices douces. En découvrant les petites tomates qui égayaient l’assiette, nous étions sceptiques : en avril ? à Gérardmer ? Et pourtant. Le goût était raccord avec la couleur très foncée de leur robe.
Brigitte a décidé de préparer le faux-filet avec un beurre à l’ail des ours : printemps oblige ! Bel exemple de cuisine du marché, tout en simplicité et en fraîcheur. La viande est tendre, le petit jus déglacé est gouteux avec l’ail. De la gastronomie au sens du respect du beau produit.
De généreux petits lardons (maison) fumés enrichissaient les tofailles fondantes et moelleuses.
Pour finir, la maitresse de maison nous propose le fromage. Notre dévolu se porte sur un munster de Eric Dodin de Lapoutroie. Bel équilibre, moelleux et goût racé. Elle pouvait aussi nous servir du Morbier ou du Comté. Devant notre étonnement, Brigitte nous précise qu’en achetant ces fromages du Haut-Doubs, elle rend service à la coopérative scolaire de son école. La générosité en plus de l’authenticité !
A noter que la Mexel adhère au réseau « Bienvenue à la Ferme » qui garantit un contrôle annuel du respect de leur charte.
Dehors, la météo hésitait entre pluie, grésil et neige. Mais à La Mexel, la chaleur l’emporte sur le climat. Enfin, Brigitte et Claude Vautrin vous proposent un programme annuel : une fois par mois, la table vous emmène au rythme des saveurs, des civilisations ou des traditions. Des cochonnailles à Madagascar en passant par une conférence sur l’antarctique et la St Patrick ou encore la fête des Grands-mères.
Voir plus sur le site Bienvenue à la Ferme.
Nous avons passé un superbe moment, en ayant le sentiment de ne pas partager qu’un repas, mais aussi des valeurs. A nos yeux, essentielles.