Honnête…
La ferme-auberge du Kohlschlag se niche à un jet de pierre en contrebas du Col Amic, à l’écart de la route des crêtes. Seul son toit s’offre au regard qui, depuis le col, s’égare vers la vallée. Cette discrétion, cette apparente modestie, cette part de mystère nous poursuivent en filigrane tout au long du repas. Eloi Gewiss exploite la ferme, propriété de la commune de Soultz, dont un cheptel d’une vingtaine de vosgiennes qui fournissent aussi bien le lait que la viande préparée à l’auberge.
Les cochons, quelques chèvres et de nombreuses volailles complètent l’offre gastronomique. Un fumoir permet à Eloi d’apporter sa touche personnelle aux salaisons maison : l’apport de branches de genièvre en fin de fumage… Véronique, l’épouse du fermier, officie derrière le piano dans un style très familial, en toute simplicité, un peu l’air de ne pas y toucher. Dès l’entrée, une affichette nous prévient ; « tous les produits laitiers et toutes les viandes sont issus des animaux de la ferme ». Le statut de ferme auberge est revendiqué avec force et détermination, de l’origine des produits à la simplicité de l’offre. Les légumes et salades proviennent d’un maraîcher de Colmar ou des Vosges, comme, exclusivement en courte saison, les myrtilles.