La simplicité au naturel
Plantée au pied du Grand Ballon, dominée par le radar dessiné par l’architecte marseillais Vasconi, adossée au Storckenkopf, la ferme-auberge du Haag occupe un emplacement de choix. En effet, elle est située en bordure immédiate de la route des crêtes et au carrefour de nombreux sentiers de randonnée. Et pourtant, toute l’équipe qui exploite l’établissement, propriété de la commune de Geishouse, rivalise de simplicité.
D’abord, les anciens, Yvette et Fernand Hoffner, puis dans un style proche et une même façon de penser, Pauline et Nicolas Munsch qui ont repris le flambeau en début 2016. S’il ne s’agit pas d’une histoire de famille comme souvent dans ces milieux, ça y ressemble fichtrement.
Nicolas a appris son métier avec ses parents au Bas-Gresson. Il rejoint l’exploitation en 2012 pour seconder Fernand à la ferme et surtout pour la fabrication des fromages. 2 ans plus tard, Pauline quitte le Neuweiher longtemps tenu par ses parents. Et pour compléter l’équipe, Agnès la maman de Pauline les fait profiter de sa longue expérience de cuisinière.
Bien évidemment, vous aurez compris que Nicolas suit les traces de son mentor dans l’esprit d’une agriculture biologique. En été, le cheptel d’une quinzaine de vosgiennes et de quelques génisses, profite des 35 ha de prés, chaumes et forêts, à 1200 m d’altitude. Tandis que les veaux de lait sont soignés à l’étable et que la vingtaine de cochons est nourrie au petit lait du munster.
En hiver, les bêtes reçoivent l’essentiel du foin depuis les Vosges, de la luzerne en complément, l’ensemble issu de la filière certifiée bio. Cette cohérence est complète puisque Fernand fait son bois sur les pentes abruptes du Storkenkopf pour alimenter la chaudière à pellets de l’établissement.
Dans les faits, le Haag est l’une des très rares fermes-auberges proposant exclusivement des produits issus de la ferme et globalement certifiés bio. Toutes les charcuteries proviennent de leurs cochons transformés par Laurent au Thillot, le fromage du lait de leur troupeau (écocert), la viande de bœuf des bêtes de Julien Better, Rhénamap bio à Aspach-le-haut. Les légumes sont bios, de la famille Koehl à Ruelisheim.
Et c’est dans un charmant décor clair de bois blond, refait en 2001, au rythme joyeux de la pendule « coucou », que la fête des papilles peut commencer.