Terre de contraste.
Ce vaste établissement se situe à une encablure du Linge, haut Lieu de la guerre de 14-18 et à quelques petits kilomètres du col du Wettstein. 300m le sépare de la route qui relie ces 2 sites touristiques. Vous l’aurez compris, la ferme-auberge du Glasborn-Linge tient d’avantage de la brasserie d’altitude. L’aménagement et la décoration intérieure confirment largement ce positionnement.
Après un accueil pour le moins distant, nous apprenons que le repas marcaire est servi d’office à midi. Dans ses différentes variantes certes, mais marcaire quand même… Après une négociation pacifique, nous pourront découvrir d’autres plats, notamment prévus pour les cochonnailles du sur-lendemain.
Ce vendredi de novembre, une soixantaine de convives polyglottes échangent dans un brouhaha discontinu. Notez que le Glasborn-Linge peut recevoir jusqu’à 3 cars de touristes pour un même service.
Alain Didierjean, la gouaille facile, fait le tour des tables, s’arrêtant longuement auprès des habitués, saluant plus simplement les touristes occasionnels.
Nos voisins de tables, des permanents du mémorial du Linge habitués à déjeuner ici, nous parlent avec humour de LA spécialité du lieu, pour laquelle on vient des dizaines de kilomètres à la ronde : les fameux « pic-pic ».
Renseignement pris, il s’agit d’ailes de poulets, frites à l’ail et au persil. Ces ailes proviennent de la Société Bruno Sieber, énorme entreprise située à Ergersheim (dans le Bas-Rhin, au nord de Molsheim), qui travaille ses volailles depuis la sélection des souches jusqu’à la commercialisation des bêtes tuées dans leur propre abattoir. L’entreprise sert le marché français, dont le Glasborn-Linge, mais aussi l’Allemagne, la Suisse, la Belgique et le Luxembourg. Signataire de la charte des Fermes-Auberges qui impose de proposer une large majorité de produit de sa ferme, le patron nous rassure en nous affirmant qu’il vend 80% de repas marcaire et seulement 10% de « pic-pic ».
Dans les faits, il élève une quarantaine de porcs par saison, d’avril en novembre. Il en abat 4 par semaine pour produire les viandes et le « fumé-maison » dont le collet du fameux marcaire. Autre grand succès, les cochonnailles, qui réunissent jusqu’à 600 personnes en 3 jours.
Le cheptel de 55 bovins comprend 20 à 25 laitières qui produisent 80 000 l de lait par an, transformés en fromages : munster et 2 variétés de bargkaas.