La Table du Pré-Bracot
Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !
Surprise… – Été 2019
En arrivant au Pré Bracot, le premier moment de détente après l’effort est fort agréable : un accueil souriant et une bonne bière Pils signée La Perle. Lorsqu’on nous annonce le menu du jour, nous sommes un peu moins ravis : la seule possibilité est le repas marcaire. Et aucune façon d’y échapper ou de le voir remplacé par un autre plat de la maison.
Bien sûr, nous regrettons d’être passé aux abords d’une superbe basse-cour et de ne pouvoir gouter qu’à du cochon. Faute à pas de chance, car le mardi c’est marcaire, le mercredi choucroute, le jeudi pot-au-feu, le vendredi et le dimanche vous pourrez découvrir le Baekaoffa. Peut-être aurions-nous dû téléphoner avant pour nous renseigner ?
La gentillesse et l’empressement de Claudine nous ont fait passer la déception, surtout qu’en entrée, seule l’assiette du bûcheron était disponible. Mais c’est aussi ça la ferme-auberge : faire avec les disponibilités du jour. Le lard était gourmand, la tourte parfumée et équilibrée, les roïgebrageldis fidèles au souvenir délicieux que nous en avions gardé de la précédente visite. Le munster de leur voisin Jean Paul Fréchard à La Beu, au dessus d’Orbey est un modèle de consistance et de saveur. Seule, la texture du collet nous a déçue par son caractère trop fibreux.
C’est avec empressement que nous essaierons d’y retourner pour déguster une assiette plus cuisinée pour confirmer les 3 clarines attribuées lors de notre dernier passage.
1ère visite
Le repas.
Ce jour-là, pour commencer, Claudine nous propose de goûter à sa charcuterie et à sa tourte. La première provient des animaux de la ferme, transformés par le boucher d’Orbey. Le jambon cru comme le lard se révèlent tout en finesse, leur assaisonnement est subtil, nuancé, dans le respect du produit. La tourte est agréable, tant par sa consistance, que par les arômes gourmands qu’elle développe : aucune fausse note ne vient troubler l’équilibre dans lequel on peut distinguer de la muscade, du clou de girofle, du thym, une note de cannelle. Et bien sûr les oignons et le vin blanc d’Alsace.
La palette est moelleuse et tendre à souhait. Son goût subtil de fumé, s’accorde bien avec les roïgebrageldis qui sont mijotées longuement, à l’étouffée. Chaque ferme-auberge tient à son propre coup de patte pour ce plat, certes universel. Ici, l’aspect grillé disparaît au profit d’un confit richement beurré, tout en délicatesse. Pourrait-on parler d’une compotée de pommes de terre aux oignons et lardons ?
Le lait n’est pas transformé à la ferme. Il alimente avec bonheur la société Lactalis qui fabrique entre autres, les produits Besnier et Président. Le munster que vous dégustez provient donc d’un voisin, Jean Paul Fréchard à La Beu, au dessus d’Orbey. On ressent du caractère, de la puissance, mais tout en retenue et en nuances.
Par ailleurs, l’essentiel des produits proposés à la table de l’auberge provient de la ferme : 90% du veau ,80% du bœuf, et 50% du porc.
Côté vins.
Globalement, le choix proposé par le Pré Bracot est vaste et varié ce qui n’est pas courant en Ferme-Auberge. De plus la qualité semble au rendez-vous.
Les vins d’Alsace sont signés Alfred Meyer à Katzentahl. L’Edelzwicker est floral et présente quelques notes de fruits à chair blanche. Le Riesling Grand cru Kaeferkopf 2013 est discret au nez. Sa bouche est droite, tendue sur des arômes d’agrumes. Un beau Riesling manquant peut-être un peu de matière pour un Grand Cru.
Le Côte du Rhône Village, « La Campagne perchée 2014 » est agréable, joliment fruité, légèrement épicé. Pour les vins rouges, la carte est complétée par 3 Bordeaux dont un Montagne Saint-Emilion gourmand, Château Tertre de Calon à 80% de merlot et 20% de cabernet franc, un Moulin à Vent, et un Morgon Côte du Py 2013, Cuvée « L’exigence… et vous », cultivé sur schiste, critère d’élégance, aux arômes de kirsch enrichis d’épices.
En conclusion.
Voici un lieu paisible et authentique où il fait bien s’arrêter. On s’y sent accueilli dans une ambiance chaleureuse et respecté comme un hôte de marque. Claudine s’occupe avec attention de chaque table et prend un réel plaisir à l’échange avec ses convives.
Le service est efficace et discret. Une belle étape dans la vallée d’Orbey.
Parmi les autres plats possibles :
– Choucroute
– Baekaoffa
– Pot au feu
– Fleischnacka
– Lapin
– Rôtis de veau