Circulez, il n’y a rien à voir !
Lorsqu’on approche de l’auberge en bord de départementale, on est agréablement surpris par son aspect original et bien intégré dans le décor de chaume. A l’arrière d’un parking bien encombré, une grande terrasse s’adosse à un « chalet » construit en rondins de pins, au toit végétalisé… bel hommage à notre nature vosgienne, nous direz-vous ! Sauf que le respect de cette même nature est perturbé par les chauffages infrarouges s’alignant sur la terrasse qui offre une vue plongeante sur quelques rares yacks, la fierté du lieu. Les autres bêtes du troupeau paissent ailleurs. Une ferme jouxte l’auberge.
Dès l’entrée dans l’établissement, on recherche en vain l’esprit qui anime traditionnellement les fermes-auberges. Dans les faits, on pénètre dans un restaurant, certes charmant, à la carte pléthorique. Quelques tartes flambées, joliment coupées, aux lardons bien géométriques garnissent les tables voisines. Dommage qu’elles ne reflètent pas la production de la ferme. La bière proposée au Rain des Chênes, au demeurant excellente, traverse l’Allemagne depuis les rives du Danube pour régaler notre palais. Ceci au détriment de l’une des très nombreuses bières alsaciennes, artisanales ou non, qui peuvent offrir un plaisir équivalent.
Les nombreux fromages proposés sont réalisés à partir du lait…d’un voisin ! Car, nous apprend Christine Chaize, la maman du patron, « la traite quotidienne en plus de l’auberge, ça ferait trop ! ». Il faut néanmoins noter que sur le site Internet, il est indiqué que « Le lait de nos vaches est utilisé pour la fabrication des produits laitiers (beurre fromage…) »… Les viandes de yacks ou de porcs sont transformées par des bouchers, amis de la famille.
Plus notre déjeuner avance, plus nous nous interrogeons avec gravité, sur la légitimité du label « ferme-auberge » pour ce restaurant.