Une madeleine de Proust
La famille Kippelen exploite le Lochberg – 950m, dominant le Lachtelweiher- depuis 1988. Les enfants l’ont racheté à la commune de Kirchberg en 2008, à la « retraite », au demeurant toute relative, des parents. En effet, la maman, Marie-Louise œuvre toujours en cuisine, tandis que le papa, Henri s’active à la ferme. Aujourd’hui, les 4 enfants ont repris le flambeau. Ils sont tous engagés à fond dans une aventure qu’ils développent avec un enthousiasme sans limite, chacun dans son rôle. Et en fait de fonction justement, ils revendiquent haut et fort la parfaite polyvalence et une totale interchangeabilité.
Bien sûr, ce sont plutôt les frères, Jean et Sébastien qui s’occupent des animaux – et il y a de quoi faire. Tandis que les 2 sœurs, Sophie et Anne s’activent en cuisine et en salle. Nous vous laissons imaginer le degré d’entente familiale nécessaire pour gérer en toute sérénité une affaire de cette ampleur et complexité.
Une histoire
On ne compte plus les métiers qui alternent au fil des heures, des jours ou des saisons : fermier et aubergiste bien sûr, mais aussi éleveur, fromager, maraîcher, boulanger, pâtissier, boucher-charcutier, menuisier-charpentier, peintre, chauffeur-livreur, etc…
La salle vient d’être refaite à neuf, dans le respect de l’ancien, allant jusqu’à y reconstituer une sorte d’étable intérieure. La technologie contemporaine est présente, notamment pour l’amélioration de l’acoustique qui est bien souvent problématique dans ce type d’établissement. Au Lochberg, on s’entend parler… sans crier.
Côté cheptel, il y a du monde. 45 vaches laitières, 3 vosgiennes et 42 montbéliardes sont à la base du lait pour la production du fromage. Le choix de la race montbéliarde remonte aux parents qui ont démarré avec ces excellentes fromagères. Moins rustiques que les vosgiennes, elles nécessitent des soins plus attentifs. Ce troupeau compte une quarantaine de génisses et une quinzaine de veaux, quelques broutards et beaucoup de veaux de lait. Mais les Kippelen élèvent aussi 25 charolaises allaitantes accompagnées de leurs 25 broutards destinés à l’élaboration de la viande de l’auberge.
La quarantaine de cochons, 30 en altitude et une dizaine dans la vallée sont destinés à la charcuterie et aux « célèbres » cochonnailles en saison.
Le défrichage des pentes délicates est confié à 40 chèvres qui produisent la base d’un superbe fromage qui, généralement reste frais ou, pour le plus grand plaisir des convives, peut terminer sa carrière en « chèvre chaud » sur une salade.
Et encore…
Cette ménagerie serait incomplète sans les 3 chevaux comtois pour tirer la charrue lors de la plantation des pommes de terre. Ou pour effectuer des travaux de débardage en milieux difficiles. On y rajoute une cinquantaine de poules pour fournir les œufs (et un peu de viande) ; une quinzaine de lapins, une trentaine de pigeons, quelques paons, 3 ânes… Bref de quoi occuper de longues journées.
Les légumes proviennent d’abord des 30 ares cultivés à Kirchberg, complétés par les jardins des 4 familles mais aussi d’un maraîcher à Biesheim.
Vous l’aurez compris, toutes les tâches sont faites « maison » par les membres de la famille. Les journées sont longues et bien remplies. Aussi peut-il arriver, même en saison, que l’auberge soit fermée 1 ou 2 jours, en dehors du mardi : pour la bonne cause car la préparation des plats pour 80 personnes prend du temps ! Pensez donc à téléphoner…