Juillet 2022 :
Nous modérons quelque peu nos propos. En effet tant l’article du journal « L’Alsace du 9 juillet » que le nouveau site de cet établissement montrent un recentrage autour d’un plat qui n’a rien (ou très peu) d’authentique : le« fameux repas marcaire ». Surprenant en effet de lire sur le site « Repas marcaire, roïgabrageldi, tourte, siasskass, etc : goûtez à des plats typiques ou plus originaux, savoureusement concoctés par Sandra et son équipe à partir des bons produits fabriqués à la ferme. Un régal ! ». Alors que le composant principal est à base de porc.
Rien dans les plats proposés ne comporte « Le Boeuf et le Veau de race vosgienne, issus de la ferme » mentionné sur ce site !
Atmosphère, vous avez dit atmosphère
La ferme-auberge de la Wassmatt, d’emblée on s’y sent bien…
Elle est campée dans un petit vallon en contrebas du Petit-Ballon, à 850m d’altitude. Les parasols lumineux qui abritent l’une des deux spacieuses terrasses, ne trompent pas le visiteur avisé. La coquette auberge s’adosse bel et bien à une ferme. Le charmant désordre des engins agricoles, le grognement aigu des cochons et l’étable, d‘une propreté exemplaire, ne laissent aucun doute.
Nous sommes accueillis chaleureusement par Gabriel Resch, le maître des lieux. Son œil malicieux, le large sourire et le verbe facile, nous mettent immédiatement à l’aise. Pousserait-il sciemment son sens de l’humour et de la facétie jusqu’à porter une chemise « Mise-au-green » dont le logo (3 vaches) semble nous narguer et nous avertir que l’âme des pâturages se poursuit à l’intérieur de l’auberge ?
Le ton est donné. Et cette atmosphère de joyeuse simplicité se poursuit sans fausse note jusqu’à notre départ.
Le cheptel
Le cheptel de la ferme est composé d’une cinquantaine de vaches de race vosgienne, pour moitié, laitières. Car de père en fils, les Resch sont convaincus de la supériorité gustative de leur viande et de leur lait. Les 15 à 20 cochons sont nourris à la ferme, complétés par des bêtes de « l’élevage des 3 P » de Pascal Pierré à Berrwiller. Quelques chèvres contribuent aux finitions de l’entretien du territoire, entièrement manuel.
A l’exception des légumes issus d’un maraîchage de Colmar et des pommes de terres de Muntzenheim, ce sont 70% des produits qui proviennent de la ferme.
Chaque matin, Bernard, 73 ans, le père de Gabriel, arrive à 6h pour assurer la transformation du lait, préparer la matière première du siaskaas, puis confectionner les munsters et les bargkaas.
Dans cette belle affaire de famille, chacun exécute un morceau de la partition. Les enfants, David et Sarah, donnent le coup de main le dimanche, et les neveux et nièces prêtent main forte en cas de besoin.
Tandis que Gabriel circule entre les tables pour expliquer le marcaire aux touristes, Sandra s’affaire en cuisine. Après une expérience en ferme-auberge au Lac vert, elle a tâté de 5 années de boucherie tout en apprenant les fondamentaux de la cuisine avec sa mère. Puis, c’est Bernard qui l’a initiée aux spécificités des plats de l’auberge. De l’art de la transmission.