Le Baerenbach est lové dans une petite combe, adossé à un contrefort rocheux abrupt sur lequel 20 chèvres gambadent sans retenue. En face, des prairies partiellement en terrasse. Accueilli par une basse-cour déchaînée, le visiteur est certain qu’il arrive dans une ferme. L’auberge reste à trouver… A force cocorico et battements d’aile le coq Brahma confirme cette première impression. Et puis arrivent ces odeurs qui chatouillent agréablement les narines. Diffuses, mais bien présentes, rivalisant l’une avec l’autre : aux effluves gourmandes de pain chaud se mêlent progressivement celles, plus rustiques, de fumée de bois qui se consume. Le décor est planté ! Dans le bâtiment voisin, un labo pour transformer le lait des vaches Simmental, à côté encore, un coquet petit fumoir d’où s’échappe une discrète fumée bleu et dans la pénombre duquel nous distinguons quelques poitrines de cochon qui s’affinent tranquillement. Les prémices sont prometteuses.
Hubert Behra et sa compagne Marie Aude gèrent joyeusement cet univers dans lequel chaque acteur semble bien connaître son rôle. Hubert s’occupe des 70 bovins, de la traite et fabrication du fromage. Roger, le père d’Hubert règne sur les 40 cochons et leurs multiples dérivés. Marie-Aude nourrit la cinquantaine de poules, ramasse les œufs (blancs, marrons et… verts ?) et s’affaire en cuisine. Le frère d’Hubert, boucher de métier, transforme la viande des bovins. Le papa de Marie-Aude apporte de la paille (bourguignonne) pour les animaux ou les cerises cueillies la veille. Sa sœur produit les légumes à Chavannes sur l’Etang quand ils ne viennent pas du marché de Masevaux… Sans oublier Jean-Baptiste, l’ami boulanger qui a décidé de s’installer dans ce cadre authentique pour y élaborer un pain d’anthologie. Bref, chaque membre de cette ruche s’active joyeusement dans un ballet familial harmonieux dans lequel même l’improvisation semble mise en scène. Et auquel participent avec entrain les 2 enfants du couple fermier-aubergiste. Rien ne s’arrête jamais… sauf pour prendre le temps d’accueillir chaleureusement le client.
Poussons donc la porte sous l’enseigne « café » ce doit être celle de l’auberge ?