La Table de l’Entzenbach
Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !
Charme et indifférence – Automne 2023
L’Entzenbach est toujours « dans son jus » et il n’y a certainement aucune raison d’en changer. C’est son ADN, la nature et l’authenticité. Même si l’environnement est quelque peu émaillé, d’outils, de machines et accessoires divers qui émergent autour du bâtiment. Ce joyeux désordre contribue assurément au charme et à la personnalité du lieu.
Nous y avons déjeuné autour d’une fondue au fromage aux saveurs fort appréciées. Elle est accompagnée d’une charcuterie dont la provenance laisse aucun doute. Le fumé est assurément maison et les graines de coriandre et autres épices agrémentent la surface des lards. Le pain malheureusement n’est pas à la hauteur du plat.
De plus, cette journée nous a fait découvrir une rareté alsacienne, le riesling alsacien demi-sec, ainsi dénommé sur son étiquette : il s’agit de la cuvée Mathias du clos Mühlberg à Roderen, à l’extrême sud du vignoble. Il ne restera pas gravé dans nos mémoires…
C’est aussi la première fois que nous mangeons avec des couverts posés à même la table.
En semaine ; ce sont des plats simples et bien « terroir » qui sont servis, laissant logiquement les spécialités plus élaborées aux week-ends et aux commandes spéciales.
Côté atmosphère, nous avons regretté de ne pas croiser les maîtres de maison, avec leur personnalité et leur sincérité. Le service, certes efficace, était impersonnel.
Seuls les tintements des chèvres et le souffle du vent dans les branches des arbres qui abritent la terrasse agrémentaient le silence environnant.
Nous maintenons notre appréciations antérieure : 1 clarine et 4 têtes.
Loin du monde – printemps 2022
Arrivée à la ferme-auberge de l’Entzenbach, le dépaysement est assuré. Ici, les origines paysannes de la ferme-auberge relèvent de la certitude. Aucun doute sur l’authenticité et d’emblée le label 4 « têtes de vache » est confirmé. Bruno et Cécile nous accueillent chaleureusement et nous installent à l’une des quelques tables en terrasse. La nature y est interrompue de ci de là par des objets variés qui ont été oubliés dans la vie quotidienne du lieu.
Le repas sera rustique, sans prétention mais en revendiquent ses origines paysannes. D’abord quelques charcuteries. Un lard de jambon gouteux, un peu ferme, et de la coppa très couleur locale.
Les ribs qui suivent n’ont aucun rapport avec celles que vous trouverez chez votre boucher en ville. Ils ont été marinés, fumés et salés (un peu trop) comme le lard paysan. La cuisson est faite à la vapeur. Les côtes sont charnues, la viande est tendre mais l’absence de « grillé » sur ce type de mets nous surprend et nous déçoit quelque peu.
Les pommes de terre grillées et la salade verte agrémentée de fleur de capucine et bourrache remplissent leur contrat.
Le peu de plaisir éprouvé à table nous amène à passer notre évaluation de 2 à 1 clarine. Espérons des jours meilleurs.
Tout est resté dans son jus et le bonheur est resté au naturel – Printemps 2019
L’accueil de Cécile, entourée de ses 3 enfants est tout aussi nature. Nous démarrons par une assiette de « Spack » ; le lard fumé, sans beaucoup de gras est limite un peu salé, le lard de jambon bien équilibré, la palme revenant au collet fumé, style Coppa, merveilleusement fondant.
Les Fleischnackas toujours aussi nature et toujours en attente d’un peu plus de viande.
Nous avons dégusté le Montbéliard élaboré par Bernard : une vrai merveille revisitée à l’alsacienne, gouteuse et juste relevé avec du carvi.
Le Riesling bio La Signature 2014 du domaine Buecher-Fix à Wettolsheim présente un bel or pâle aux légères senteurs florales. Viennent ensuite les agrumes que confirment le tranchant et la vivacité en bouche. Un Riesling très très sec pour les amateurs de tension.
On sent que le métier premier de Bruno et de Cécile est paysan. Le client se sent un peu abandonné. Il faut s’approcher de la table familiale pour échanger et percevoir l’âme profonde qui règne sur ce lieu.
1ère visite
Le repas.
Faire étape à l’Entzenbach, c’est un peu s’asseoir au Stammtisch d’une auberge de campagne.
Inutile de demander la carte : Pas question de marcaire, c’est d’office «plat du jour» ou fondue au fromage de la ferme, en l’occurrence le Bargkaas local accompagné d’un jambon cru fumé juste à point. Pour le plat, il s’agit de Fleischnackas dont on ne peut douter de l’authenticité. Son interprétation est plutôt rustique : une pâte à nouille épaisse, de la viande du pot au feu de la veille (on en aimerait une couche plus épaisse) agrémentée de carottes. Dans son bouillon de bœuf bien concentré, l’ensemble dégage un vrai goût de terroir.
Les fromages sont simples. Le chèvre frais nous emmène direct du côté des Cévennes et de ses pélardons. Le bargkaas est bien goûteux, d’une consistance peut-être un peu trop souple.
Auparavant, vous aurez gouté à l’un des apéritifs maison. La version sans alcool est la frênette : une décoction de feuilles de frênes fermentées, effervescente, qui produit une agréable limonade maison. Et pour ceux qui préfèrent une boisson plus gourmande, essayez le vin de noix à base de vin rouge, un peu «sauvage» à notre goût.
Côté vins.
A l’instar des plats, les vins sont naturels, sans fioritures. Les Alsace proviennent du « Vignoble des 2 lunes » mené à Wettolsheim par les sœurs Amélie et Cécile Buecher en bio et biodynamie bien sûr. Leur riesling est bien sec, sur du fruit mûr, avec une belle longueur. Le Pinot blanc exprime des arômes de pommes blettes et manque un peu de fraicheur. Le Gewurtztraminer est un vin de gastronomie bien fait, élégamment épicé.
Et les vins rouges ne sont pas en reste.
Un Côtes de Roussillon dense et gourmand qui exprime pleinement les arômes méditerranéens de ses cépages de Grenache, Syrah et Mourvèdre : c’est le « Coté Nature » d’Arnaud de Villeneuve en 2013. La palette est complétée par le «Sablard Séduction », un Côtes de Bourg de Catherine et Thomas Buratti-Berlinger, par un Côtes du Rhône et un Côtes du Ventoux.
Une sélection bien insolite dans ce cadre !
En conclusion.
L’Entzenbach, c’est la rivière des fées bienveillantes dit la légende. Il est vrai qu’en arrivant à la ferme-auberge on peut avoir l’impression de pénétrer dans un univers de conte, à des lieues des préoccupations et du stress de notre vie quotidienne trépidante. Le temps s’y est arrêté pour vous offrir une immersion dans l’authenticité, version originale.
Parmi les autres plats possibles :
N’oubliez pas de commander en avance…
Le Baekaoffa
Le lapin
Le pot-au-feu
La choucroute
Les travers de porc
Les cochonnailles (en saison)
Diverses charcuteries : collet fumé, lard, jambon cru…
Les omelettes