L’hiver déroule ses journées bien irrégulières. Il hésite sans cesse entre les flocons et la douceur, même si cette dernière a tendance à l’emporter en plaine. Nous pensons déjà à vérifier nos chaussures de randonnée pour nous préparer à une nouvelle saison riche en découvertes et en plaisirs renouvelés, tant à l’assaut de nos pentes vosgiennes qu’aux pauses bienfaisantes dans nos belles ferme-auberges.

 Mais avant de rêver au printemps à venir, autorisons-nous un rapide retour sur la saison passée.

Comme nous l’annoncions sans détour, nous nous sommes concentrés sur des fermes-auberges qui devaient, à priori, nous faire passer de bons moments, à la fois dans l’assiette et dans les échanges. Ainsi avons-nous délaissé ces auberges d’altitude dans lesquelles le Marcaire règne en maître, pour privilégier les tables qui proposent authenticité et diversité. C’est à dire tout simplement, des plats issus de la production de la ferme ou de ses proches voisins ou amis. Soyons réalistes : certains de ces établissements peuvent proposer le traditionnel repas à base de collet fumé, acheté pour l’essentiel chez des grossistes de la plaine, mais il n’apparaît dans ces cas qu’en marge d’une carte construite autour des produits « maison » et qui varient régulièrement. Comme le précisent certains fermiers-aubergistes, il faut bien pouvoir répondre à la demande du touriste…

« De la fourche à la fourchette », dirait le président de la Fédération Départementale des Fermes-Auberges du Haut-Rhin ! certes ! mais jusqu’où le Marcaire correspond-t-il à cette harangue ?

Il ne vous aura pas échappé qu’un autre critère essentiel nous importe lorsque nous faisons étape : il s’agit de l’âme du lieu. Or – est-ce un hasard ? – elle est d’autant plus chaleureuse, d’autant plus sympathique, d’autant plus profonde que le lieu est authentique. De là à prétendre que, plus le Marcaire a l’exclusivité ou le haut de l’offre, plus on se retrouve dans un restaurant anonyme, bénéficiant juste d’un habillage différent, rustique et fermier, tel un marketing idéal pour accrocher des urbains en quête d’évasion dominicale….

Mais concentrons-nous sur ces paysans-aubergistes qui adorent leur métier, et qui se considèrent comme de réels passeurs de mémoire, des ambassadeurs d’une culture et d’un style de vie. Ils pratiquent au quotidien un métier, que dis-je, plusieurs métiers, exigeants, pénibles, parfois ingrats, tributaires des caprices imprévisibles de la nature et de ceux, tout aussi inconvenants, de certains clients de passage.

En 2023, nous repartirons sur la trace de ces Mohicans, dont nous espérons qu’ils ne resteront pas les derniers.

Vous êtes nombreux à nous avoir apporté votre soutien quand nous doutions de l’utilité de notre travail, devant la passivité de certains établissements, voire leur agressivité ! Rappelons ici que nous avons été « viré » du Treh pour manque d’allégeance ou de soumission ! Vous êtes également nombreux à avoir rejoint notre « communauté » après les diverses diffusions d’« Echappées-Belles» sur France 5.

En fin de saison dernière, nous vous avions fait une proposition. Celle de nous rencontrer autour d’une table de qualité. Pour échanger de vive voix à propos des valeurs que nous partageons.

Vous adhérez à notre démarche, vous souhaitez que nous la poursuivions, peut-être auriez-vous même quelques idées ou suggestions pour accroître la pertinence de ce travail ? Ou tout simplement, vous pensez qu’il est toujours sympa de croiser dans la vraie vie des personnes avec lesquelles vous êtes en phase… ?

Alors, nous vous donnons rendez-vous autour d’une belle table, fin mars 2023. Nous préparons actuellement ce déjeuner convivial. Nous vous tiendrons informés de la date par un très prochain courrier.