La Table de l’Auberge du Grieb
Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !
Au Grieb, on prend les mêmes et on recommence ! – Hiver 2021/2022
Autant le dire de suite, nous maintenons avec plaisir notre évaluation.
Toujours aussi chaleureux, l’accueil de Joseph en salle met d’emblée de bonne humeur le plus dépressif des clients. Donc pour pratiquer une cure d’optimisme, montez au Grieb.
L’auberge est accessible par tous les temps.
Notre tour d’horizon a commencé par l’exploration, non exhaustive certes, de la charcuterie maison.
Nous avions déjà évoqué les qualités gustatives de la terrine de cerf. Mais les autres échantillons nous ont procuré un égal plaisir. Le jambon blanc cuit dans le bouillon épicé du Presskopf rivalise de moelleux avec la Pancetta, denrée rare dans nos montagnes. Le lard maison réalisé et fumé par Jean-Luc, le papa, est un morceau d’anthologie ! Attention, on en devient très vite addict. Enfin, arrêtons-nous un instant sur les superbes pickles de bourgeons d’ail des ours qui excitent les papilles déjà bien éveillées.Le potage aux lentilles nous replonge dans la tradition de nos grand’mères. Encore que, il est peut-être plus élégant et moins roboratifs que certaines versions de nos anciens. Le rapide coup de mixer n’efface pas la diversité des légumes et la consistance de la lentille. Sa texture est agréable au palais, entre liquide à peine fumé et onctuosité…
Le duo de jeune cerf (d’à côté) est un pur chef d’œuvre. D’un côté les lamelles de gigot, tranchées pour conserver le côté rosé de la viande et de l’autre un assemblage de civet longuement mariné avec des fragments émiettés en guise de farce; l’ensemble cuit longuement en basse température. La richesse et le moelleux de ce plat enrichi d’une belle sauce goûteuse enchantent le palais. Le cerf est accompagné d’un délicieux choux-rouge et une choucroute douce et crémée. Original mais réussi !
Un plat gastronomique aux saveurs complexes, présenté dans la simplicité et l’authenticité d’une auberge de montagne.
Encore un petit mot pour vous encourager à aller au bout des plaisirs gustatifs. Sur la carte des vins, choisissez le Pinot Noir, « Nuances » de la maison Lohberger en biodynamie. Sa belle fraicheur mentholée équilibre merveilleusement la profondeur de la matière. Les saveurs sont complexes et évoluent dans le verre, la groseille aiguise le palais, relayé par de curieuses notes de garrigue pour finir sur une griotte bien mûre.
Profitez bien de ces accords !
1ère visite
Nous démarrons notre festin par une assiette de charcuterie d’anthologie (notons ici que le mot d’anthologie pourra s’adapter à tous les produits présentés dans notre assiette).
Le filet mignon de porc est fondant et délicatement fumé. L’équilibre entre gras et maigre du saucisson sec nous ravit. L’autre belle surprise vient du lard de jambon, fumé et pratiquement séché ; il explose en bouche avec son délicat goût de noisette. La terrine de cerf hachée grossièrement n’est pas en reste : elle garde une mâche agréable et le goût du gibier. Le lard est justement fumé, délicat et fondant.
Nous trouvons une constante dans tous ces produits : les épices. Ici on ose frôler les limites et les sublimer. Seule la saucisse noire fait exception ; neutre et grasse, elle n’enchante pas les papilles.
Pour suivre, nous dégustons une tourte « comme la faisait la grand’mère ». La viande moelleuse, d’une surprenante fragilité, recouverte d’une fine couche de poireaux (cela facilite la digestion nous précise Guillaume) est surmontée d’une fine tranche de munster. Le tout est enveloppé d’une pâte qui sent la recette d’antan. Elle se révèle d’une finesse et d’une subtilité rares !
4 crudités accompagnent ce plat. Une nouvelle fois, les épices choisies avec justesse pour chacune, subliment chaque salade.
Les Fleischnackas qui suivent, sont une symphonie visuelle et gustative. Carottes, poireaux, viande hachée justement, pâte fine et moelleuse à la fois, la délicatesse des épices nous fait dire « C’est une tuerie ! »
Les 2 plats sont accompagnés de pommes de terre « façon Beckaoffa » ; quelle gourmandise !
Une dernière surprise : La tarte aux myrtilles fraiches, les dernières de la saison et cueillies dans la matinée. Elle est coiffée d’une fine garniture dont Guillaume gardera secrète la composition (celle de sa grand’mère). Encore une gourmandise, pâtissière celle-là. Les myrtilles, quasiment confites, dégagent des arômes d’une rare puissance
Pour terminer, le café est servi avec un Bredala maison. Tout un symbole !
Côté vins
Les vins d’Alsace proviennent essentiellement de la cave de Turckheim et de Loberger (bio) de Bergholtz, dont un Pinot gris grand cru Saering. La carte des vins rouges est classique ; à noter la présence d’un Gigondas bio.
En conclusion
Des clients arrivent à 14h. Ils sont accueillis avec sourire…
C’est le signe de la présence au Grieb d’une Famille avec cet esprit propre à ces professionnels respectueux des produits et des humains. On y sent une cuisine qui prend du temps. On y sent de la passion !
Avant de quitter ce lieu magique nous passons devant la salle où mange la Famille. Nous y avons découvert Jean-Luc le père, avenant, gouailleur, l’humour et la nature chevillés au corps.
Le Grieb nous donne une envie : y retourner au plus vite !
Parmi les autres plats possibles
Sürlawerla
Cochon de lait
Mischtgrazzerla
Cochonailles
Un conseil : téléphoner pour connaitre les dates de ces fêtes gustatives