La Table de l’auberge de la ferme des Dahlias
Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !
Authentique et efficace – printemps 2023
L’accueil est celui du commercial qui reçoit un client : Simple, direct, efficace. On peut cependant regretter son côté impersonnel et distant. Le manque de personnel oblige Denis Risacher à être en salle et de participer activement au service, en délégant le fourneau à son second.
Nous démarrons notre déjeuner par une croute aux champignons. Une tranche d’un excellent pain est recouverte d’un assortiment de champignons joliment poêlés, nappée d’une sauce délicate. On croit reconnaître quelques ceps, des pleurotes et certainement des champignons de Paris frais. Leur texture est parfaite, souple avec une once de fermeté et l’assaisonnement justement aillé sublime le produit.
Ensuite, vendredi en Alsace oblige, un poisson que nous découvrons : le brosne. Pêché en Atlantique-Nord, ce grand poisson maigre est un cousin du cabillaud et se tient très bien à la cuisson. Ici, il est servi en papillote, accompagné de petits légumes : choux fleur, petits pois, pommes de terre, carottes… L’ouverture de la papillote dévoile un fumet fort sympathique et bien parfumé. En bouche, nous accueillons un patchwork de saveurs. Notre seule réserve : ses parfums manquent peut-être de précision et s’éparpillent tout au long du plat.
La cuisson du poisson est parfaite, et révèle bien sa délicatesse.
En matière de fromage, la tome de la ferme (bio) Krust est toujours aussi bonne. Tant pour sa texture que ses goûts. La dégustation du fromage maison « façon munster », est convaincante : un bel équilibre de saveurs puissantes et de justesse de texture. Le bibalakas est onctueux, relevé juste comme il faut : un rêve.
Enfin de délicieux beignets aux pommes viennent conclure notre déjeuner. Ils me rappellent ceux que j’ai pu déguster avec gourmandise au coin du feu chez ma vieille grand-mère. La crème et la glace vanille, complète agréablement la palette de saveurs.
L’auberge des Dahlias tourne à fond mais sans randonneurs. Il s’agit réellement d’une auberge de plaine, adossée à une ferme, celle de Joël Pfauwadel qui exploite les Salers que l’on peut aussi trouver sur la table du Molkenrain voisin. Sa clientèle est composée pour l’essentiel d’un public de la région qui apprécie le travail sur l’authenticité des produits locaux et l‘excellent rapport qualité/prix. C’est l’auberge de proximité ou l’étape plaisante autour d’une carte simple et d’un menu du jour appétissant.
1ère visite : mars 2022
Le repas
La planchette de charcuterie transformée à l’auberge est avenante. Nous apprécions particulièrement la texture et le fumé subtil du lard de jambon tendre à souhait. Le salami est onctueux, joliment épicé en respectant un bel équilibre.
Le saumon fumé au bibelekaas nous séduit par sa grande délicatesse. La coupe est généreuse pour permettre d’apprécier la mâche et la tendreté de la chair fumée juste ce qu’il faut, sans excès de graisse. L’ensemble de ces produits est fumé sur place, garantie de cet équilibre gustatif.
A suivre une poitrine de veau bien locale, elle aussi. De l’aspect jusqu’à la dégustation, son authenticité est évidente. A l’heure des cuisines édulcorées et neutres, nous nous réjouissons de découvrir une poitrine de veau de caractère. Les premières effluves induisent ce que la dégustation nous confirme : une puissance assumée, un caractère marqué et de belles épices. La farce est constituée d’une superbe viande hachée pas trop fine, agrémentée d’herbes, petits légumes et épices. La viande de la poitrine est consistante tout en restant bien tendre. La sauce brune aux échalotes, légèrement fruitée lie l’ensemble dans une consistance gourmande.
Au passage, saluons le budget raisonnable des menus du jour : 14,50€ pour entrée-plat-dessert et 11,50€ pour 2 plats.
Côté vin
Pour la carte des vins d’Alsace, le domaine Eugène Meyer figure aux côtés de la Cave du Vieil Armand. Encore une fois, nous sommes en circuit court. Nous privilégions sans hésiter Eugène Meyer, l’un des pères de la biodynamie en Alsace. Ses vignes sont labellisées depuis 1969.
Le Riesling est vif et racé. Les arômes d’agrumes sont suivis parfums de fruits à chair blanche, comme la pêche. De belles notes minérales rajoutent du relief à ce vin droit et franc.
En conclusion
L’auberge des Dahlias constitue une étape gastronomique simple et agréable. Au pied du massif des Vosges, à deux pas de Wattwiller, Wuenheim ou encore Soultz, les départs de randonnées peuvent être nombreux. A retenir tant pour l’ambiance que pour l’authenticité d’une cuisine vraie, franche et locale.