La Table du Gaschney
Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !
♥ Osons le dire : gastronomique ! – Printemps 2023
Claire, l’une des 3 filles de la maison, nous accueille avec un sourire enjoué et sympathique. Mais pas de temps à perdre en bavardage, la terrasse est pleine et les salles bien occupées. Mariette, la maman officie toujours en cuisine et nous rejoindra plus tard.
Deux alternatives sont proposées, le menu marcaire ou, le menu de la ferme, certes un peu plus cher, mais réalisé à partir de produits issus exclusivement de l’exploitation.
Notre choix s’impose avec évidence.
En entrée nous avons le choix entre le Presskopf et la quiche aux fromages.
Le Presskopf est dense, truffé de très petits dés de tête de cochon que l’on dirait triés sur le volet. Une fine gelée aux parfums délicats lie l’ensemble. C’est beau à l’œil et somptueux au palais. Dans l’épaisseur de la quiche aux fromages, une fine strate centrale de persil frais agrémente le regard. Cette subtile coquetterie esthétique développe notre gourmandise qui est récompensée à la dégustation par un festival d’arômes harmonieux, dominés par le cumin.
Les deux entrées proposent une interprétation « gastronomique », au sens premier du terme, de plats à l’origine rustique.
Quand les Fleischnackas arrivent sur table, on ne peut s’empêcher d’avoir un petit temps d’arrêt. De surprise? D’interpellation? D’admiration ! D’emblée l’interprétation de ce plat du terroir nous projette à Florence ou à Naples, à la table de l’un de ces excellents restaurants italiens qui jouent des pâtes avec une rare virtuosité.
Et la dégustation nous confirme ce que le premier regard nous incitait à penser.
La pâte est légère, délicate et ne sert pas de simple support. Elle se fond avec la viande de pot-au-feu tout aussi savoureuse. Le roulé est précis, régulier à l’aune de l’exigence que Mariette consacre à ce plat.
Depuis le début du repas, nous évoluons dans un univers de gourmets attentionnés et respectueux de la qualité des produits, attachés à les magnifier et à les transformer pour créer du plaisir. Bravo.
Suivent un Bargkaas au caractère puissant et un munster à la texture superbe.
Enfin, pour conclure ce délicieux moment, Claire nous sert le yaourt maison au coulis de myrtilles et un Siaskaas dessert traditionnel de nos fermes-auberges. Ces deux derniers mets sont top à l’instar de tout ce qui précédait.
Le Gaschney nous a encore procuré un immense plaisir des papilles avec des plats élaborés avec précision, et qui sont justes et savoureux.
Toutes ces qualités méritent amplement que nous rajoutions un coup de cœur aux 4 clarines et 4 têtes déjà existantes.
Élégance et finesse – Été 2019
A côté d’un repas du marcaire proposé à un prix très raisonnable, nous avons l’alternative du menu « du jour » avec quiche aux fromages ou presskopf suivi d’un rôti de veau en sauce champignon. Inutile de vous faire languir davantage, notre déjeuner fut un ravissement. La quiche reste un modèle d’équilibre et de richesse des saveurs. Rien ne l’emporte : chaque goût est à sa place et aucun ne surpasse l’autre: c’est dans l’osmose qu’opère le charme du plat. La tourte en pâte feuilletée est gourmande, légère et réellement gastronomique: une harmonie qui enchante les papilles. Le presskopf n’est pas seulement rustique. Tout en finesse, il fond dans la bouche. Une réserve sur le Schwartzwurst qui, ce jour-là, était trop salé avec un parfum de clou de girofle envahissant.
Quant au rôti de veau, il était simplement sublime. D’une tendreté bien que le morceau, certes de choix, provenait d’une bête de la ferme, qui gambadait gaillardement dans les prés et dont on sait que la viande est naturellement plus ferme que celle de boucherie. La cuisson à basse température parfaitement dominée, aboutit à une belle réussite. Le goût est subtil, la sauce crémée lisse et onctueuse, les légumes joliment confits. Un grand moment de cuisine gastronomique du terroir.
Et n’oublions pas les fromages : un bargkaas de caractère tout en nuance et un munster à la texture exemplaire malgré la saison avancée, avec une étonnante nuance de fumé.
Enfin, il convient de saluer la nouveauté : un yaourt maison aux myrtilles. Tout à fait raccord avec la qualité perçue dans les plus infimes détails de la table.
Quand on rajoute aux délices du palais le supplément d’âme que transmet chaque membre de la famille, il y a de quoi être comblé !
La 4ème clarine est bien méritée.
1ère visite
Le repas.
Le Gaschney est une bonne table. On peut sans crainte affirmer que Mariette y cuisine, avec une réelle sensibilité gastronomique, dans le respect du terroir. A son arrivée sur table, la quiche au munster et bargkaas séduit dès le premier regard. En bouche c’est un modèle d’équilibre : pourtant de goûts très différents, aucun des 2 fromages ne surpasse l’autre. Les charcuteries composent aussi avec l’élégance et l’authenticité du terroir. Le choix et la composition des viandes, la proportion de gelée, la densité du presskopf en font un étalon à suivre. Le lard est fondant, la saucisse de foie à la texture rustique et campagnarde est un régal.
L’habituelle tourte… n’est pas habituelle. Quand nous vous parlons de sensibilité gastronomique, la tourte l’illustre bien. Car de l’aspect aux saveurs en passant par la consistance des viandes et la qualité de la pâte, les interprétations de ce plat fétiche des fermes-auberges diffèrent d’un endroit à l’autre. Ici, ce plat d’inspiration rustique est d’un véritable raffinement, juste épicé comme il faut, dans le respect des viandes.
L’escalope de veau à la crème et aux champignons est délicieuse. La viande est tendre et les saveurs équilibrées. Là encore, Mariette ne se contente pas d’un accompagnement à base de roïgebrageldas, même si elle en sert une belle platée. Elle rajoute des légumes de saison, en l’occurrence des choux-raves joliment interprétés.
Le contraste se joue au niveau des fromages : autant le bargkaas est sans intérêt, autant le munster, moelleux à cœur est appétissant et délicieux. Derrière des effluves fermières, se dissimule une agréable finesse.
Côté vins.
Le vin d’Alsace est signé « Cave de Turkheim ». L’Edelzwicker dans sa Cuvée du Veilleur de Nuit est frais et floral. Le Pinot Blanc à peine plus charpenté s’exprime sur des notes de fruits blancs et jaunes. Le Riesling est frais, sec et tendu, avec une pointe de minéralité, voire de salinité. Ces vins accompagnent bien la cuisine de l’auberge.
En vin rouge, nous avons aimé Cuvée Amour du domaine des Prés Lasses en Faugères. Cet assemblage de Grenache, Syrah et Cinsault provient d’un terroir de schistes. Il développe des arômes de fruits noirs mûrs avec quelques notes de pruneaux.
En conclusion.
Avec simplicité et modestie, tous les acteurs de cette belle maison œuvrent ensemble à la réussite de votre visite. L’esprit des grands parents plane sur le lieu et référence y est faite régulièrement. On ressent que l’héritage est basé sur des valeurs que chacun s’attache à faire perdurer par-delà les réalités économiques d’une nouvelle époque.
Une fierté bien légitime anime toute l’équipe, la famille en fait. Ce lieu a une âme.
Parmi les autres plats possibles :
– Pot-au-feu
– Steack
– Bœuf Bourguignon au Pinot Noir
– Rôti de veau
– Roulé de veau au ris de veau
– Lawerkneppflas
– Fleischnackas
– Foie de veau
A emporter :
– Presskopff
– Munster
– Bargkaas
– Saucisse de foie
– Saucisson sec