La Table du Bruckenwald
Depuis plus de 10 ans, nous donnons notre avis sur les différentes qualités de plus de 70 établissements. Force est de constater que certains font le choix de l’authenticité en valorisant leur propre production ; les autres mettent en avant le repas marcaire, dont la quasi-totalité des constituants est d’origine industrielle. Dorénavant, nous délaisserons ces lieux qui n’offrent que peu d’intérêt !
Bienvenue à la ferme – Été 2023
Nous retrouvons avec plaisir ce lieu mythique baigné dans l’authenticité.
Actuellement, et à la suite de diverses problématiques de santé, le Bruckenwald n’est ouvert que les weekends pour cette saison.
Le temps ne se prêtait pas à la terrasse, aussi la rustique salle bourdonnait ; randonneurs ou non, il y régnait une atmosphère bon enfant tant chez les convives qu’auprès du personnel ; une atmosphère telle que la famille Iltis a su créer au gré des décennies.
Le gendre de la maison, nous propose tout de go le repas marcaire*. Nous avons failli avoir un Harzschlag (Crise cardiaque).
Avec l’assiette du randonneur (sans le fromage) nous avons pu une nouvelle fois déguster des produits exceptionnels : la saucisse de viande, finement hachée, reste un modèle du genre, le lard de jambon fondant à souhait et le lard fumé, développent des arômes puissants, la saucisse chasseur, sorte de gendarme frais, flatte notre palais avec sa structure aérienne et sa mâche agréable.
Pour suivre, nous avons opté pour le rôti de bœuf d’une tendreté étonnante parfaitement « dans son jus » ; le tout accompagné, bien sûr, par les incontournables et superbes röstis.
Ici on ne calcule pas. On est paysan et aubergiste et le respect du travail a toujours conduit les Iltis à ne présenter aux clients que les produits de la ferme (de Sierentz) ou des proches producteurs. C’est bien, nous semble-t-il, la définition d’une ferme auberge, non ?
Nous conservons notre appréciation à 4 clarines et 4 têtes.
* A propos du marcaire, Marc nous a de suite rassuré. Ici pas de viande fumée ! Marcaire signifie porc et pommes de terre, c’est-à-dire röstis et rôti de porc (maison). Il faut dire qu’ici on explique au client qui comprend aisément que le collet fumé ne peut être un produit de la ferme et que les pommes de terre peuvent être présentées sous une autre forme que les sempiternelles Roïgebradeldas !
Un lieu plein d’histoires – Été 2020
Belle affluence ce jour de début juillet et toujours Marc et Colette très affairés et toujours aussi discrets.
Nous avons pu déguster la saucisse de viande finement hachée et juste épicée, la saucisse paysanne toujours avec des morceaux de têtes, les deux sans conservateur.
Le lard de jambon reste un modèle du genre avec un équilibre tant dans la texture qu’au niveau du fumé. Un régal !
Suivent les fameux roestis accompagnés d’un roulé de porc d’une tendreté parfaite ; et que dire de ce jus de viande…comme chez la grand-mère…L’assaisonnement des salades est un modèle du genre.
Si le fromage de chèvre n’offre aucun intérêt, le bargkaas, bien affiné est d’une puissance et d’une élégance rares.
La tarte aux myrtilles de belle facture termine cette pause avec le même plaisir que lors de notre précédente visite.
Colette, affairée aux fourneaux n’a pu nous consacrer du temps ; par contre de l’échange, court et discret avec Marc, il ressort que ni le cheptel, ni leur philosophie n’a changé.
Souhaitons que ce travail puisse continuer longtemps encore dans cette belle vallée où la totalité des fermes auberges respirent l’authenticité.
Nous passons notre appréciation de 3 à 4 têtes de vaches.
1ère visite
Le repas.
La soupe de légume peut être considérée comme classique ; elle est gouteuse avec ses légumes variés et onctueuse à souhait.
Suit la tourte. Dans cet environnement rustique, elle ne pouvait qu’être du même acabit : une pâte maison, comme la grand’mère la faisait, sans fioritures, juste authentique, une viande délicatement hachée relevée par une belle touche ailée.
Le presskopf est de même facture : équilibré entre viande rouge, tête et gelée le tout est discret ; la saucisse mérite le détour par son originalité, de couleur blanche avec des morceaux de tête, bien aromatisés et sans conservateurs.
Un grand moment : le lard fumé et le lard de jambon ! Le premier est un modèle d’équilibre, le second fondant au goût de noisette.
Arrivent les surprenants röstis, grillés à souhait et de couleur jaune (les pommes de terre agria et mirabelle en sont la raison). Quelle belle alternative aux traditionnels roïgebrageldas ! La palette de porc est un modèle de tendreté et la sauce qui l’accompagne est à l’avenant.
Une autre surprise marquant l’originalité du lieu et son esprit de liberté : la « Walder », fromage du cru. Le frais, délicatement parsemé de graines de fenugrec, graines aux vertus multiples est un peu sec. Le Walder affiné de 15 jours est de belle facture, tant au plan de la texture que du goût. Le munster est sans intérêt.
Le dessert
Vous l’aurez compris, ne cherchez pas la tarte aux myrtilles hors saison, sinon Marc vous fera une explication de texte sur les produits locaux, de saison…
Que dire de la tarte à la rhubarbe ? La pâte faite maison, toujours sans fioritures, garnie généreusement et de façon équilibrée.
Le Sieskaas quant à lui aurait mérité une touche d’alcool supplémentaire.
Les vins.
La touche négative, c’est la carte des vins au fournisseur unique : Adam. Nous nous sommes cantonné à l’Edelzwicker, sans caractère, râpeux avec une pointe d’acidité désagréable. Le « Côtes du Rhône » est de facture moyenne, un peu rude et très industriel.
En conclusion.
Le Bruckenwald c’est le retour à l’histoire, à un certain bon sens paysan, c’est un accueil, une façon de vivre, de raconter. Une démarche assurée.
Amis randonneurs, le Bruckenwald se mérite et mérite le détour. Après avoir fait le plein de nature, vous vivrez un moment exquis dans un lieu plein d’histoires que Colette et Marc perpétuent dans la simplicité, en harmonie avec le lieu.
Autres spécialités
Sur demande, en fonction des disponibilités. La FA prévient les clients fidèles des évènements : tête de veau, pot-au-feu…