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L’autre constat

Ainsi que nous vous l’annoncions dans notre dernière lettre, nous cessons la publication de nos commentaires ; nos raisons profondes y ont été largement évoquées. On peut aussi rajouter quelques petits soucis (provisoires) de santé.
Force est de constater que ces 10 années de « combat pour l’authenticité » ont portés leur fruits, du moins dans le vocabulaire utilisé.
En effet, s’agissant des afficionados de la nourriture industrielle, le mot « repas marcaire » (à 27€) a été progressivement transformé en « Roïgebradelas & viande fumée », le résultat sur la table étant le même : il s’agit toujours du « fameux collet fumé industriel ».
Force est de constater aussi que les déclarations des dirigeants de l’association des fermes-auberges du Haut Rhin ont, elles aussi, changé.
En effet les phrases du type « De la fourche à la fourchette », « Quel plaisir de manger une belle entrecôte » « Nous sommes paysans avant tout, la partie auberge n’est qu’un appoint » …font florès dans la presse et autres reportages TV.
Ces phrases sont agrémentées de belles images de vaches vosgiennes, de lait, de fromage, alors qu’à la table, le porc qui y est roi.

Malgré de nombreuses tentatives de recherche de dialogue avec les responsables de l’association des fermes auberges du Haut-Rhin aucune main ne nous a été tendue, bien au contraire.

La haine

Se battre pour l’authenticité et le respect du client qui, s’il n’y prend garde, ne consomme parfois qu’une part infime de la production de la ferme, peut conduire à se voir attribuer des quolibets populistes par les tenants de ces pseudo traditions construites de toute pièces.[i]
En effet, depuis 10 ans, dès publications sur Facebook de la moindre critique sur l’une ou l’autre des fermes auberges, d’ailleurs peu concernées par le respect l’authenticité et en opposition des affirmations citées plus haut, le populisme et la haine sont à la manœuvre.[ii]

En voici un petit florilège :

  • « Si vous voulez vous faire mousser, il y a des restaurants pour cela, mais pas dans la même gamme de prix évidemment. »
  • « De toute évidence, vous n’êtes n’y restaurateur, ni aubergiste, ni rien du tout, alors c’est tellement facile de critiquer des futilités. C’est encore bien aimable à eux de vous recevoir avec un comportement comme les vôtres. »
  • « Nous avons bel et bien affaire à des abrutis incapable de cuire un paquet de nouille, mais bien disposer à faire de la critique culinaire de bas étage. Honteux. A vomir. »
  • Conversation entre internautes au sujet d’un post :
    • MK…J’émettais juste un avis différent du votre mais visiblement vous l’avez pris à votre compte c’est bien dommage !
    • LB… surement une petta. . . de parisienne
    • MK… contrairement à vous qui m’insultez, je suis alsacienne, et de souche de surcroît … ! Mais vous avez raison… insulter les gens est la meilleure façon d’être crédible aux yeux de tous. Stop la haine
  • « Ça veut manger frais et local, mais ça voudrait que les restaurants aient des chambre froides aussi fournies que chez Métro. »
  • « … et ces blaireaux je suis sûr ils savent même pas cuire un œuf … Pauvre France quand on voit la connerie humaine »
  • « Des connaisseurs…qu’ils nous laissent tranquilles dans nos montagnes !! »
  • « Vos bonnes femmes vous font manger des plats industriels toute la semaines et vous jouez les fines gueules devant un plat de patates et de collet …qu’elle magnifique palais vous avez. Juste ridicule dans cette émission sur Arte [iii] ce soir. »
  • « Des vieux incultes, aigris – si votre métier c’est être con et là ils sont en train de passer examen – surtout vous n’avez aucune compétence professionnelle dans ce secteur. »
  •  « Critique culinaire et article a deux balles. » « Surtout pour des mecs qui ne savent que cuire des pâtes. »
  • « La seule chose à faire avec un billet pareil…. le prendre et se torcher avec !! »
  • « Si faire chier étais un métier étais une œuvre d’arts vous seriez des artistes bonne fête à vous. »
  • « De toute façon, à votre âge, vous n’avez plus aucun goût ! Alors arrêtez vos conneries »

La bienveillance

Depuis 10 ans, et à contrario, les lecteurs de nos newsletters (plus de 2000…) et adeptes de l’authenticité nous réconfortent par des messages bienveillants.

En voici un petit florilège :

  • « Voilà du bon travail Messieurs, continuez, vous avez de la force aussi bien dans les mollets que dans le crayon ! Merci pour ces précieuses informations qui nous aideront à faire le distinguo entre des charlatans et des méritants. »
  • « Je souscris pleinement à votre démarche, qui correspond entièrement à ce que recherche la plupart d’entre nous. Continuez à nous régaler de vos compte rendus objectifs »
  • « Oui continuez à nous régaler et nous informer sur l’authenticité des fermes auberges qui en conservent l’esprit et la pratique.»
  • « Oui continuez à dénoncer celles qui ne jouent pas le jeu et trompent sur l’origine, la qualité, le prix, et même le métier de leurs tenanciers. »
  • « Merci pour ce remarquable travail au profit de l’authenticité. Il faut décourager les tricheurs. »
  • « Je ne voudrais pas vous décourager dans votre démarche mais, croyez-le bien, il y a du travail…Grand merci pour vos rubriques. »
  • « Magnifique votre détermination et votre vision de l’homme dans sa nature. N’ayant plus la santé minimale requise pour parcourir les chaumes, je me délecte de vos articles et illustrations et ça me fait un bien fou. »
  • « Vous êtes les défenseurs des fermes auberges authentiques, jamais je n’ai regretté d’avoir suivi vos conseils et je pense que nous sommes nombreux à en redemander ! Merci de tout cœur pour votre démarche et vos enquêtes sans concession. »
  • « Bravo pour votre travail qui n’est pas dénué de plaisir mais comprend aussi beaucoup d’astreintes ! A chaque passage dans votre belle région, nous profitons de vos conseils… judicieux ! »
  • « Vous êtes les garants de l’authenticité et des produits « made in » fermes de nos magnifiques Vosges. Continuez ! »
  • « Merci pour votre engagement grâce à vous nous avons pu découvrir de magnifiques paysages, de la restauration authentique. Et éviter les pièges pour les gens de passages »

A vous de jouer

A présent chère lectrice, cher lecteur, c’est à vous de relever le défi d’exiger de manger à la ferme des produits de la ferme.
Exit donc le repas marcaire, exit la tête de veau toute l’année ou la tarte aux myrtilles hors saison.
Nous devons toutes et tous à nous battre pour préserver notre environnement. S’agissant des fermes auberges, il faut poursuivre ce combat et convaincre les touristes/randonneurs de refuser de consommer des produits industriels ou hors saison, même lorsqu’il s’agit de déconstruire des pseudo traditions !

[i] Il nous est même arrivé de nous faire agresser verbalement voire physiquement
[ii] A noter que sur les 74 fermes auberges et auberges de montagnes référencées, seules 21 (soit 28%) recueillent de très fortes réserves quant à l’authenticité des produits présentés dans l’assiette.
[iii] NDLR : il ‘agit en réalité du documentaire de France 5 « On n’est pas sorti de la ferme-auberge »

Made by Haag

Ajoutez votre avis 7 Commentaires

  • Roger dit :

    Pascal Keller a très bien résumé tout ce que je ressens vis à vis de votre belle Equipe et du travail phénoménal que voys avez accompli !
    Soyez certains que ce que vous avez semé s’est bien répandu et va rester ! Grâce à vous beaucoup de yeux se sont ouverts et celà va durer.
    MERCI et bonne continuation !
    P.S. Si le site restait accessible ce serait pratique…

  • Pascal Keller dit :

    Merci mille fois pour votre travail ! J’ai gardé scrupeuleusement tous vos articles et commentaires et y fais appel régulièrement quand je dois choisir une ferme auberge où me restaurer. Franchement, la haine dont témoignent certains commentaires que vous mentionnez me choque profondément. D’abord, tout est subjectif dans le jugement que l’on peut porter sur un lieu de restauration ( comme bcp de choses dans la vie ) et donc on n’est pas obligé d’être d’accord. Faut il pour cela incendier vos remarques, d’autant qu’elles sont formulées par des gens compétents, amoureux du bon travail et de l’authenticité sans compromis de la restauration en montagne ?
    C’est sûr, dès que l’on critique un établissemt, une façon de cusiner etc…on ne fait pas que des heureux. Mais c’est la loi du genre. ceux qui ne sont pas d’accord avec vous n’ont qu’à manger leur foutu repas marcaire servi ad nauseam dans des lieux touristiques devant lesquels stationnent des dizaines d’autobus et où mangent des hordes de convives qui ne savent plus ce que manger signifie.
    Moi je loue sans réserve votre travail et ne supporte pas tous les grincheux ou les  » spécialistes  » à la mauvaise foi évidente, laissons les à leur médiocrité et célébrons un bon presskopf de la ferme et une tarte aux myrtilles fraîches. Encore une fois, merci de votre fantastique aventure, que vous avez eu la gentillesse de partager avec tant de randonneurs et amateurs de bonne chère !

  • Jean Louis TUTIN dit :

    merci de toutes vos lettres, ça me permettait de voyager dans la montagne et ça donnait vraiment envie (quelque fois pas) de déguster et de se faire plaisir.
    les critiques « gratuites » et méchantes sont vraiment déplacées.
    bonnes randonnées et continuez à bien manger

  • BENOIT REMOND dit :

    B Remond
    Merci a vous J ai découvert grace a vous des superbes fermes auberge.
    Merci pour votre travail

  • Niederst dit :

    J’ai beaucoup appris grâce à vous. Votre éthique et votre exigence. Vos newsletters me manquent…

  • SCHEUBEL dit :

    Dommage. Vos commentaires et vos appréciations étaient souvent juste mois qui parcoure la vallée de Masevaux.

    Il y a des personnes qui n »aiment pas les critiques afin de s’améliorer. Chacun y fera son constant propre à chaque repas dans les fermes-auberges.

    Ne resterons que ceux qui le mérite.

  • Bertrand Danielle dit :

    Bonjour

    Personnellement j’aime vos commentaires très justes.
    Merci pour votre travail.
    Tout le monde nous envie nos belles fermes auberges avec leurs bons petits plats, sans oublier l’accueil.

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