Une fabuleuse histoire
Une légende circule sur la route des Crêtes et sur une bonne partie du massif vosgiens haut-rhinois.
Mes arrières grands parents l’ont transmise à mes grands-parents qui eux-mêmes l’ont contée à mes parents qui me l’ont confiée.
Je l’ai révélée à mes enfants, qui en ont fait de même avec mes petits-enfants.
Chez nous les légendes sont sacrées et je suis certain que mes petits-enfants vont transmettre cette tradition à leur tour.
Mais au fait, de quoi s’agit-il ?
Il s’agit de la fabuleuse histoire du collet fumé.
En effet, ce petit morceau de porc d’environ 4 kg, rien que ce petit morceau d’ailleurs, se retrouve dans des milliers d’assiettes, presque tous les jours de l’année ou mieux durant toute la saison estivale.
La légende raconte qu’un jour, deux collets fumés ont réussi à se reproduire à l’infini.
Depuis il existe, on ne sait d’ailleurs où (Bretagne, Hollande Allemagne ?), des lieux de reproduction de collets fumés.
Des chercheurs ont cherché. Ils n’ont rien trouvé.
De grands cabinets de consulting ont été consulté. Ils n’ont rien trouvé.
Des groupes de travail ont travaillé le sujet. Ils n’ont rien trouvé.
Las, les chercheurs, cabinets et autres sociologues ont dû se rendre à l’évidence : il s’agit bien d’un mystère, d’une légende des chaumes haut-rhinoises.
Aujourd’hui, on ne cherche plus à se questionner. On vient déguster le collet fumé, religieusement, comme mon père et avant lui mon grand-père et avant encore, mon arrière-grand-père, et demain mes enfants, petits-enfants…
Laissons cette légende, n’y touchons pas, c’est notre histoire. Elle est sacrée ; et puis disons-le tout net, comme le clame un proverbe alsacien bien connu, « Chacun chez soi, ne pas se poser de questions et les cochons seront bien gardés ».
Le problème c’est qu’il n’y a plus de moutarde partout actuellement !