La révolution alimentaire est-elle (enfin) en marche ?Se nourrir : lorsque l’enjeu n’est plus de ne pas avoir faim, la qualité de ce que l’on mange, de la manière dont notre nourriture est produite, du respect des droits des producteurs, des consommateurs, de leur santé devient l’enjeu.(Rediffusion du 14 avril 2018)…
En un demi-siècle, cependant, l’industrialisation de l’agriculture, la concentration dans l’agro-industrie, l’urbanisation ont accouché d’une société qui ne sait plus toujours de quoi elle est nourrie, et qui progressivement renonce à dire, à demander quelle nourriture elle veut pour elle, pour les générations à venir, pour la terre, les producteurs, pour les économies locales, pour sa santé, pour la biodiversité, pour la préservation de l’environnement.
Il y a 30 ans, le mouvement Slow Food initié par notre invité, Carlo Petrini, s’érigeait en défenseur du droit de tous à une alimentation juste, propre et saine, au bien manger pour tous en somme, en promouvant l’éducation au goût, la biodiversité, en sensibilisant les producteurs, les habitants, pour préserver les richesses de la terre, des cultures et des économies qui en découlent, pour lutter contre la banalisation des goûts, l’unicité de l’offre. Des chefs cuisiniers, dont Olivier Roellinger, se sont associés au mouvement pour mettre en valeur les produits de leurs régions, des citoyens se sont érigés en sentinelles de produits, de traditions, de savoir-faire, de patrimoine culinaire menacés de disparition. La révolution alimentaire lancée en Europe, il y a 30 ans, devient enfin réalité.
Nos invités : Carlo Petrini, journaliste, Italien, critique gastronomique. Président fondateur de Slow Food, un mouvement international pour une alimentation bonne, propre et juste. Olivier Roellinger, un chef engagé, cuisinier à Cancale, en Bretagne, membre de l’alliance des chefs Slow Food, passionné d’épices.
Pour en savoir plus :
Le projet 10 000 jardins potagers en Afrique.
Jean-Marie Koalga est le coordinateur Slow food pour le Burkina et conseiller international Slow food pour l’Afrique de l’Ouest. Il raconte la genèse du projet 10 000 jardins potagers en Afrique et ses effets, miraculeux, notamment dans les écoles.
L’alliance des cuisiniers : l’Alliance Slow Food réunit plus de 1 000 cuisiniers dans 15 pays (France et Italie, mais aussi Allemagne, Albanie, Argentine, Belgique, Brésil, Canada, Équateur, Inde, Kenya, Maroc, Mexique, Ouganda, Pays-Bas…) pour la valorisation de leurs patrimoines culinaires respectifs.
Éric Sanceau est éleveur dans la vallée de Chevreuse à l’ouest de Paris. Toute sa ferme est pensée dans le respect des animaux et des hommes qui les élèvent. À La Petite Hogue, outre les poules de Houdan, Éric Sanceau élève plusieurs races de vaches (Aurochs, Aubracs, Wagyus), au grand air, à l’herbe, et au foin. Ses vaches écoutent de la musique classique dans la sérénité et le calme.